Lorsque vous lirez ces lignes, une onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites aura eu lieu partout en France. Face à un gouvernement qui fait la sourde oreille, qui a méprisé l’intersyndicale et qui a opté par la stratégie du pourrissement, des millions de travailleurs et de travailleuses se seront une nouvelle fois mobilisé.e.s pour répéter haut et fort : le report de l’âge de départ à la retraite, c’est non !
Ce refus est confirmé avec constance : 70% de la population et 94% des actifs sont opposés à cette réforme. Le déni de démocratie qu’a signifié son adoption sans vote à l’Assemblée nationale par l’utilisation de l’article 49.3 confirme le naufrage d’un gouvernement aux prises avec les vrais sujets de préoccupation des Françaises et des Français : pouvoir d’achat, crise climatique, système de santé exsangue, inégalités hommes-femmes accrues…
La Fep CFDT se félicite de la détermination des jeunes, qui ont été nombreux et nombreuses dans les cortèges pour défendre de façon pacifique la démocratie parlementaire et soutenir les revendications de leurs ainés. Elle condamne fermement l’usage parfois disproportionné et abusif de la force par la police contre les jeunes opposant.e.s à la réforme des retraites. Le gouvernement se trouve dans une impasse, la répression violente est de nouveau utilisée contre les mouvements sociaux comme lors de l’épisode des Gilets jaunes. Le Conseil de l’Europe ainsi que de nombreuses associations humanitaires, comme Amnesty International, se sont élevées contre ces exactions policières, qui ternissent l’image de notre pays. Pour de nombreux Français, seul le retrait de la réforme apaisera les esprits.
Pendant cette période de revendications, certain.e.s de nos adhérent.e.s nous ont fait savoir qu’ils subissaient des pressions du fait de leur participation aux appels à la grève. Des chefs d’établissement ont cherché à les dissuader de participer au mouvement – et ce de façon illégale – mettant en cause le droit de grève stipulé dans l’article 10 de la loi du 13 juillet 1983. La Fep- CFDT a saisi le cabinet de la Rectrice afin de leur rappeler par voie hiérarchique que tous les personnels de l’Éducation nationale, y compris ceux faisant partie de l’Enseignement privé sous contrat, avaient le droit fondamental et constitutionnel de se mettre en grève. Ces pressions sont un nouvel exemple de pratiques managériales très contestables, qui, par la menace et la culpabilisation, visent à priver certains enseignants et enseignantes de leurs droits. La Fep-CFDT se fera toujours une mission de dénoncer ce type de pratiques.
Je voudrais terminer cet édito en évoquant la situation très précaire des personnels de droit privé. Nos collègues dépendant de l’OGEC se retrouvent avec des salaires faibles, avec des 32/35ième et le plus souvent avec un temps partiel non choisi. Il est urgent de se mobiliser pour faire évoluer positivement leur situation.
Diego-Fernando SANTOS