CONGRÈS CONFÉDÉRAL du 6 au 9 juillet à Lyon – Villeurbanne (Rhône)

 

 

La Fep-CFDT renouvelle ses instances

Lors du congrès fédéral du 6 au 9 juillet à Lyon – Villeurbanne (Rhône), les syndicats de la fédération CFDT de la Formation et de l’Enseignement Privés (Fep-CFDT) ont élu un nouveau Bureau fédéral et une nouvelle Commission exécutive.

Bruno Lamour quitte le poste de secrétaire général qu’il occupait depuis 12 ans.

Issu du syndicat du Nord (devenu depuis Nord-Pas-de-Calais), élu secrétaire national en 2003 au congrès de Rouen, puis secrétaire général en 2009 à Rennes, il a été réélu aux congrès de Bayonne en 2013 puis de La Rochelle en 2017.

Pendant son mandat, il aura connu 6 ministres de l’Education nationale.

Laurent Lamberdière, membre de la Commission exécutive depuis 2018, a été élu nouveau secrétaire général.

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La résolution du congrès de Lyon est approuvée à 84,9 % !

Vendredi 9 juillet. A l’issue du congrès, les 42 syndicats et l’Union fédérale des retraités de la Fep-CFDT se sont prononcés en faveur du texte de la résolution qui a fait l’objet de débats les jours précédents.

Vendredi, midi. Le congrès touche à sa fin, le dernier débat s’est achevé, le résultat du vote final a été affiché. Votée à près de 85%, la résolution trace la feuille de route du Bureau fédéral nouvellement élu pour les 4 années à venir. Elle tend à la fois à perpétuer les fondamentaux de la Fep, socle de son action, et à rendre celle-ci toujours plus efficace, en prenant en compte la réalité de ce qui se vit dans les établissements et l’évolution de la société dans laquelle elle s’inscrit.

Ainsi, la résolution affirme-t-elle la volonté d’un syndicalisme porté par ses valeurs, résolument réformiste, qui vit l’émancipation ; un syndicalisme de proximité, connecté, au service des travailleurs ; un syndicalisme acteur du système éducatif ; un syndicalisme socialement et écologiquement responsable ; enfin, un syndicalisme innovant.

Les débats

Certes, ces temps d’échange, préparés et ritualisés autour d’amendements, n’ont pas donné lieu à une foire d’empoigne, mais la fougue n’a pas été absente, tant les intervenants et intervenantes à la tribune (représentants et représentantes des syndicats, secrétaires nationaux et nationales) ont mis de cœur, qui à défendre l’amendement de son syndicat, qui à contrer celui d’un autre ou tel article.

Moments forts, passionnés et passionnants, ces débats qui portaient sur les statuts d’enseignant et de formateur dans la voie professionnelle et l’éventuel « rapprochement entre ces deux fonctions » ; la mixité des publics : reconnaissance du travail supplémentaire pour les enseignants ou encadrement juridique plus large ; sur ce qui peut « nourrir le rapport de force que la Fep-CFDT doit être capable d’établir au service de la négociation » ; sur l’écriture inclusive dans les publications de la fédération ; l’école à la maison et son encadrement ; le concept de « lutte des classes », présenté comme « une réalité qui demeure, même s’il prend des formes différentes de celui du début du 19e siècle » − eh oui, on a même parlé de Marx au congrès de la Fep-CFDT ! ; sur le circuit de l’information délivrée aux adhérents : ce qui doit émaner des seuls syndicats et ce qui peut provenir de la fédération ; sur ce que suppose « l’accueil de tous les élèves » ; sur la mise en place d’ « une action syndicale et de[s] débats non genrés et non stéréotypés » ; l’enseignement en distanciel et les risques qu’il peut générer… Autant de débats qui montrent une Fep-CFDT en prise avec les sujets d’actualité.

Le vote des amendements

« 10 pour, 4 contre, 0 abstention, 21 pour, 9…, … ». Durant ce congrès, on ne s’attendait pas à entendre la litanie du nombre des « pour », des « contre » et des « abstention ». Mais voilà, la tuile, le couac, le bug, bref, la technique qui lâche ! Retour donc à la procédure à l’ancienne, les syndicats annonçant à voix haute leur vote… Du temps perdu ? Non, du temps en plus, qui permet à l’assistance de reprendre conscience du poids de chaque mandat, c’est-à-dire de chaque voix.

Des résultats parfois attendus, parfois surprenants, au vu des amendements déposés, parfois bousculants, qui témoignent de la démocratie, bien vivante au sein de notre organisation.

Clôture

Le 39e congrès s’achève après quatre jours intenses, la crise sanitaire n’aura pas eu raison de lui. Merci au syndicat du Rhône pour son organisation sans faille et l’accueil chaleureux qu’il a réservé aux quelque 260 congressistes, heureux de se retrouver enfin en chair et en os… « en présentiel ».

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 39è congrès fédéral : bilan d’activité

Sans éluder les difficultés ni les crises que nous avons dû affronter, comme la société, durant cette mandature, le rapport d’activité a donné le ton, en disant que la Fep a su faire face et garder le cap. Puis il a fait l’analyse de l’activité de ces 4 années, dont voici la substantifique moelle.

Pour commencer : l’audience électorale. S’il existe une fragilité concernant les Très petites entreprises (TPE), la Fep est en revanche bien implantée dans les Comités sociaux et économiques (CSE) des établissements grâce à la formation et l’accompagnement des élu·es et référent·es. Pour le secteur public, la mesure de représentativité de 2018 a conforté notre 1re place. Mais la concurrence est là, surtout dans le 1er degré : l’investissement de tou·tes est attendu pour les élections de 2022.

En matière de développement, même si l’objectif de +10 % du congrès de Rennes s’éloigne, la progression n’est déjà pas si mal eu égard au contexte. À mettre à l’actif du réseau militant, et de l’accompagnement des équipes.

Les conditions de travail, quant à elles, ont été une préoccupation durant toute la mandature. En témoignent nos positionnements face aux réformes, l’accompagnement des CSE, les formations sur la qualité de vie au travail, le temps syndical qui leur est consacré… Nos revendications se sont pourtant heurtées dans le secteur public à « un décideur politique peu progressiste et à une faible capacité de mobilisation ».

Concernant le système éducatif, la Fep-CFDT « ne s’interdit plus de prendre position sur la façon dont [il] fonctionne et sur ses évolutions ». Elle a tenu sa place aux Conseil supérieur de l’éducation, Conseil national de l’enseignement agricole, comités de suivi des réformes… Mais faute d’un espace pour le faire, nous réagissons encore plus que nous ne proposons. Le rapprochement nécessaire avec le Sgen aidera à la reconnaissance de l’enseignement privé comme une partie prenante du système public d’éducation. Quant au monde de la formation, malgré la réforme de la formation professionnelle, il peine à être plus visible.

Même si, avec la crise, la porte s’est davantage ouverte dans les rectorats, le dialogue social reste difficile à l’Éducation nationale : « L’attitude de l’État nous ferait presque paraître celle des employeurs vertueuse » ; mais la Fep ne renoncera pas à y être entendue. Elle l’est davantage dans les branches − à l’exception de celle du Cneap-Gofpa − et l’on constate un progrès dans les CSE.

La proximité, c’est « du développement, de l’audience, de la confiance, de la crédibilité ». La démarche crée ou renforce des liens tous azimuts : avec les sections et les adhérents et adhérentes isolé·es, entre syndicats et fédération, Fep et Sgen, avec l’interpro. Elle passe aussi par la formation décentralisée et développe la mutualisation. La crise n’aura pas eu raison d’elle, ajoutant la « visio » au cloud et à l’ARC1 déjà à son service. Reste à « travailler [à travers elle] une forme de politisation ».

Si son organisation peut encore être optimisée et l’analyse de l’information qu’elle transmet, développée, la communication interne et externe a été revue. Améliorée, elle subit parfois de vives critiques. Mais rien ne prouve que nous ayons tort. Quant à la nature de nos messages, reconnaissons que si notre « retenue […] nous honore, elle nous dessert également ».

La vie de la Fédération s’est engagée vers plus de justice et d’égalité par l’introduction dans le règlement intérieur du principe de mixité, avec l’idée d’atteindre la mixité proportionnelle. Y figure désormais aussi la limitation des mandats nationaux qui assure le renouvellement générationnel. La réforme statutaire de 2017 a inscrit dans nos textes la place centrale des syndicats, elle a entériné l’existant et le « faire Fédération » a été entretenu.

1 Accompagnement, ressources, conseil, dispositif confédéral.

 

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